D’où savons-nous qu’il faut être dans l’attente de la Guéoula ?

 

La Guemara (traité Chabbat) rapporte : Rava dit : lorsqu’une personne entrera en jugement au tribunal céleste, on lui demandera “T’es-tu toujours soucié que tes transactions s’effectues avec droiture et fidélité ? As-tu fixé des temps pour étudier la Torah ? T’es-tu investi pour amener des enfants au monde ? As-tu espéré qu’arrive la Guéoula ?

C’est-à-dire, que l’une des premières questions qui est posé à l’homme quand il arrive dans le monde futur est de savoir s’il a attendu la venue du Machia’h.

Quelle est cette importance si grande qui est donné à l’attente de la Guéoula ? C’est une notion qui n’est même pas mentionné dans les “dix commandements” ! Cela ne fait pas non plus partie des 613 Mitsvot ! Alors pourquoi est-ce si important d’être dans l’attente de la venue du Machia’h ?בית המקדש

Le prophète Isaïe aussi dit (Isaïe 30 ; 18) “heureux est celui qui l’attend”, c’est-à-dire celui qui attend le Machia’h.

Maïmonide écrit (lois des rois chapitre 11, Hala’ha 1) “Quiconque ne croit pas au Messie ou qui ne l’attend pas, ce n’est pas seulement qu’il ne croit pas aux prophètes, mais c’est en toute la Torah qu’il nie.

Ceux qui n’attendent pas le Machia’h, même s’il croit qu’il viendra, s’il n’est pas dans l’attente de sa venue, sera considéré comme une personne qui rejette la Torah de notre Maître Moché. 

Cela pourrait paraître étonnant. Pourquoi est-ce si important d’attendre la venue du Machia’h ? Quand il viendra, je promets de me réjouir et de l’accueillir avec honneur. Mais pourquoi être maintenant dans une telle attente ? Où la Torah écrit-elle qu’il faut l’attendre, à tel point que celui qui ne l’attend pas est considéré comme s’il rejetait la Torah ?

 

 

L’attente de la Guéoula est issue du premier commandement – “Je suis Hachem ton D.”

 

Nous pouvons apprendre la réponse à cette question du “Smak” sur la première Mitsva, où il écrit dans ces mots :

Nous devons avoir la connaissance que celui qui a créé le ciel et la terre est le seul qui domine les quatre points cardinaux, en haut et en bas, comme dit le verset (Exode 20) “Je suis Hachem ton D…”. Et il est aussi dit (Deutéronome 4) : “Et tu sauras aujourd’hui et tu intérioriseras cela dans ton cœur que Hachem ton D. est le D. dans le ciel et la terre …” En effet, Hachem dirige le monde entier par le souffle de sa parole. Il nous a sorti d’Égypte et nous a fait de nombreux prodiges et personne ne peut bouger son doigt sans que ce soit décidé ainsi dans le ciel, comme dit le verset (psaumes 37) : “Les pas de l’homme ne peuvent s’effectuer que par la décision de D.”.

C’est sur cela que repose les paroles de nos Sages qui ont dit qu’après la mort de l’homme, on lui demande “as-tu attendu la Guéoula”. Où cette Mitsva a-t-elle été dite ? C’est forcément que cela découle de cette Mitsva.  De la même manière que nous devons avoir la croyance que Hachem nous a sorti d’Egypte, comme il est dit dans ce commandement ; “Je suis Hachem ton D. qui t’a sorti d’Egypte”, ainsi nous devons avoir une pleine confiance qu’il nous délivrera de l’exil, comme dit le verset (Deutéronome 30) : “À nouveau, il te délivrera des nations où il ta éparpillé”.

Des paroles du “Smak”, il ressort clairement qu’est inclus dans le premier des dix commandements la Mitsva d’attendre l’arrivée de la Guéoula. Cette attente découle de la confiance qu’on doit avoir en Hachem. Hachem veut, que de la même manière que nous croyons en la sortie d’Egypte, ainsi nous devons croire en la délivrance du temps du Machia’h.

Cependant, il nous reste toujours le besoin de comprendre où cela est-il écrit dans les mots “Je suis Hachem ton D. qui t-a sorti d’Egypte” ? Où est-il écrit que nous devons croire que de même qu’il nous a sorti d’Egypte ainsi il nous sortira de cet exil ?בית המקדש השני

Il me semble juste d’expliquer dans les paroles du “Smak”. Puisque nous avons la Mitsva de croire que Hachem nous a sorti d’Egypte, donc Hachem est celui qui détient toutes les forces et toutes les capacités. Il nous a sorti d’Egypte et nous a choisi pour être son peuple afin que nous soyons son peuple et lui sera notre D. Il est donc absolument impossible que la situation dans laquelle se trouve le peuple juif, humilié et rabaissé par les autres nations est la situation normale de Son peuple. Il est absolument impossible que ce soit la situation idéale du peuple choisi par le Maître du monde.

Si nous avons la croyance que nous sommes le peuple élu de celui qui détient tous les pouvoirs, il est de notre devoir de croire que cette situation est nécessairement temporaire. Forcément viendra la Guéoula qui élèvera le peuple d’Israël à la tête du monde et tout le monde réalisera que le peuple d’Israël est le peuple élu du Maître du monde.

C’est en cela que l’attente de la délivrance complète est dépendante de la croyance en Hachem.  Nous ne pouvons pas accepter cette réalité qu’Israël soit persécuté et mis au même niveau que toutes les nations. Cette situation est forcément temporaire. L’attente de la Guéoula doit être une chose évidente pour nous. L’état actuel d’exil est évidemment un état temporaire qui est une correction et une amélioration que le peuple juif doit passer. Et cela jusqu’à ce que cette situation anormale se termine afin de restaurer la puissance de la présence divine et enfin voir la force et la grandeur de Hachem notre D.

C’est cela la réponse à la question où se trouve le commandement qui nous demande d’attendre la Guéoula.  C’est la réponse à la question quelle est la source de l’obligation d’attendre la venue du Machia’h.  Car ceux qui n’attendent pas que la situation actuelle change, manquent dans leur vraie croyance que le créateur du monde nous a sorti d’Égypte et nous a choisi pour être son peuple de prédilection.

 

 

Hachem n’a pas dévoilé quand sera la fin, afin de donner une plus grande récompense à celui qui attend la Guéoula.

 

Et si on se demande pourquoi D. a-t-il créé cette situation où nous ne savons pas quand arrivera la Guéoula ? Pourquoi ne nous a-t-il pas dévoilé quand sera la fin pour qu’on soit détendu et serein et seulement dans la période qui précèderait la délivrance on se serait préparé ?

La réponse à cela est apprise des mots de la Guemara (Sanhedrin 97b) :

La Guemara rapporte une Brayta :  “Rabbi Nathan dit : “ce verset est poignant et descend jusqu’à l’abîme : ” Car encore que cette vision ne doive s’accomplir qu’au temps fixé, elle se hâte vers son terme, et elle ne mentira pas ; si elle diffère, attends-la avec confiance, car certes elle se réalisera sans trop tarder ” … Que veut dire : ” elle se hâte vers son terme, et elle ne mentira pas” ? Rav Chemouel bar Na’hmani dit au nom de Rabbi Yonathan : Que les os de ceux qui calculent la fin se désintègre. Car ils disent si elle n’est pas venu lors de son temps calculé, c’est qu’elle ne viendra pas. N’agis pas de la sorte mais attend sa venue ” car certes elle se réalisera sans trop tarder”.פרחים

Peut-être te diras tu : Moi j’attends mais Hachem n’est pas dans cette attente ! Le verset te répond : “c’est pour cela, qu’Hachem attend de vous donner la délivrance. Il éveillera sa miséricorde”. (Rachi explique que Hachem lui-même, attend et aspire la venue du Machia’h). Le Talmud demande, puisque nous attendons et lui aussi attend, alors qui empêche sa venue ? C’est l’attribut de justice qui empêche.  Si l’attribut de justice empêche, alors à quoi bon attendre ? Afin de recevoir une récompense sur cette attente”.

C’est-à-dire, que la raison pour laquelle D. a créé cette situation où nous attendons avec beaucoup d’espérance la Guéoula et le Machia’h, est afin d’apporter une plus grande récompense au peuple juif qui désormais sera récompensé sur chaque instant d’attente.

 

 

L’attente de la Guéoula rapproche la venue du Machia’h

 

On expliquera dans la suite que non seulement l’attente elle-même apportera une grande récompense à ceux qui attendent la Guéoula, mais plus encore. L’attente elle-même provoque l’arrivée de la Guéoula.

Dans le Yalkout Chim’oni il est enseigné : “s’il y a une génération qu’il attend la venue de mon règne, immédiatement ils seront libérés”. Le ‘Hida explique que même si le peuple juif n’est pas méritant pour que vienne la Guéoula, l’attente elle-même suffit pour provoquer sa venue.

Le ‘Hafets ‘Haim zatsal était connu pour son attente du Machia’h. Il disait que le Machia’h est assis dans le ciel et attend depuis longtemps le moment où il aura la permission de descendre et libérer le peuple d’Israël de l’exil et de les amener à la Terre d’Israël. Il attend ce moment encore plus que nous l’attendons. Mais lui, ne viendra seulement lorsque nous l’attendrons de tout notre cœur.

Comme nous l’avons vu dans les paroles de la Guemara Sanhédrin, non seulement le Machia’h lui-même attend de se dévoiler, mais D. lui-même attend aussi de nous délivrer de l’exil, comme un père qui attend avec affection d’étreindre son fils et de lui donner un câlin aimant. Mais Hachem veut voir notre volonté. Il veut entendre nos prières pour la Guéoula. Car ainsi Hachem a décrété que les choses doivent se passer. La Guéoula ne peut venir que lorsqu’il y aura une réelle attente, profonde et intense que la Guéoula arrive.  עץ ליד אגם

Dans le même sens de ce que nous venons d’expliquer, j’ai vu certains commentateurs qui expliquent les mots que nous disons tous les jours dans la ‘Amida : “Fais venir le descendant de ton serviteur David. Et élève par la délivrance sa part car nous l’attendons tout au long de la journée”. C’est-à-dire, que nous demandons la Guéoula et nous demandons qu’elle vienne grâce au fait que nous espérons et attendons toute la journée qu’elle vienne.

J’ai vu également, que de cette manière les commentateurs expliquent le chant “Yédid néféch”, dans le troisième paragraphe : “Ais miséricorde, toi qui est vétéran et ais pitié sur ton fils bien-aimé, car cela fait déjà longtemps que j’aspire tant de voir ta gloire”. C’est-à-dire que nous demandons à Hachem d’apporter la Guéoula et qu’il se dévoile grâce au fait que depuis longtemps on l’attend.  

 

 

Voici quelques histoires de nos Maîtres qui témoignent de leur grand attende de la Guéoula.

 

Lorsque les dirigeants de la communauté juive de la ville de Brisk sont venus chez le Beit Halévi, le Rav Yossef Dov Soloveitchik, afin de lui demander de prendre le rôle de Rav dans leur ville, le Rav Yossef Dov refusa. L’un des représentants venus lui proposer le rôle de Rav s’exclama : “Rav !  Comment pouvez-vous laisser vingt-cinq mille Juifs qui vous attendent !” Le Rav, choqué par ces mots, se dirigea vers sa femme et lui dit d’emballer rapidement leurs bagages car il a décidé d’accepter leur demande. “On doit y aller. Je ne peux pas me permettre de laisser vingt-cinq mille Juifs qui nous attendent” dit-il.

Lorsque le ‘Hafets ‘Haym entendit cette histoire, il soupira du fond du cœur, en disant : “Si le Rav Yossef Dov à accepter la demande de la communauté de Brisk, car il ne pouvait pas rester indifférent à l’attente de vingt-cinq mille Juifs qui l’attendant. Imaginons-nous, si le Machia’h savait que plusieurs dizaines de milliers de Juifs l’attendaient. Si on l’attendait vraiment, il n’aurait pas pu refuser ?

Si nous l’attendons vraiment, il viendra réellement. Nous devons donc, ajouter et augmenter notre attente.

Maran Rav ‘Ovadia Yossef Zatsal dans une célèbre vidéo dans le cadre d’un de ses cours, a accueilli le professeur Choussaïm qui a fondé l’association EFRAT pour empêcher les avortements. Le Rav a félicité et a parlé avec éloge de cette association qui aide les gens à ne pas faire d’avortement. Ses paroles ont provoqué des applaudissements puissants et continus. En voyant cet enthousiasme dans l’assemblée, le Rav détourna le sujet vers l’attente du Machia’h. Il demanda au public : “est-ce que vous voulez le Machia’h ? Le public cria par l’affirmative. Le Rav ‘Ovadia leur dit : “Répétez ce que vous venez de dire”. À nouveau toute l’assemblée hurla : “OUI !”. Le Rav les invita à applaudir. Et le public frappa des mains avec énergie. Alors le Rav dit : “Notre Maître le Machia’h je m’adresse à toi et je veux que tu voies ces applaudissements. Regarde ce grand public qui t’attend avec impatience. Qu’est-ce que tu attends encore ? Viens déjà !

Cette histoire nous illustre quelle était la chose la plus importante aux yeux du Rav ‘Ovadia Yossef Zatsal. Dès que le Rav ‘Ovadia Yossef a senti que le public était enthousiaste il l’a dirigé vers l’attente de la Guéoula. Il s’adressa au Machia’h par un appel qui lui sortait du cœur.

L’attente intense de la venue du Machia’h est ce qui va faire qu’il viendra. Puisque comme nous l’avons mentionné, il attend de se dévoiler encore plus que nous l’attendons. Seulement lui, attend que nous l’attendions encore plus. Il attend que notre attente soit sincère et que ce ne soit pas seulement des paroles qui ne sont pas fondés intérieurement. Quand nous disons que nous l’attendons même si cela doit prendre du temps, cela ne doit pas être que des paroles mais une aspiration très profonde.גשר

Le Rav Moché Teitelbaum Zatsal, auteur du livre “Yisma’h Moché”, était connu pour sa grande attente du Machia’h. Avant son décès, il s’exprima ainsi : “Si je savais dans ma jeunesse que même lorsque je vieillirais, le Machia’h ne serais toujours pas venu, je n’aurais pas pu survivre tant j’aurai été chagriné. Mon esprit n’aurait pas tenu. Seuls mon sentiment de confiance et mon espoir qu’il vienne ont fait que j’ai pu vivre jusqu’à ce jour”.

J’ai entendu une histoire à propos de l’un des survivants de l’Holocauste, qui a survécu au camp d’Auschwitz jusqu’à la fin de la guerre, qui disait que le moment le plus difficile était le moment de la libération ! Pourquoi ?

Parce que toutes les forces qu’il a dû investir afin de survivre malgré la mort qui l’entourait, les maladies, le froid, il les a trouvées juste parce qu’il savait que de cette situation il ne peut y avoir que le Machia’h qui nous en sortira. Il savait donc avec une complète confiance que le Machia’h va venir. Et ça vaut le coup de surmonter toutes ces épreuves rien que pour pouvoir à la fin accueillir le Machia’h qui délivrera le peuple juif vers une délivrance complète.

Précisément à cause de cela, le moment le plus difficile a été pour lui, lorsque les soldats américains sont venus les libérer du camp d’extermination. A ce moment, il s’est évanoui A cela il ne pouvait plus tenir. Est-ce pour cela que j’ai tant attendu et accepter de surmonter ?

 

 

Pourquoi nous n’attendons pas suffisamment la Guéoula ?

 

Pourquoi réellement n’attendons-nous pas tellement la venue du Machia’h ? Pourquoi nous ne l’attendons pas de tout notre cœur comme quand nous attendons un proche qui vient de l’étranger ?

La réponse à cela est que nous ne réalisons pas suffisamment combien cela nous manque. Nous ne savons pas assez quelle devrait être la situation que nous n’avons pas. Nous ne sommes pas suffisamment conscients de toutes les bonnes choses que nous perdons.

Pour bien illustrer cela, je vais vous raconter une histoire qui s’est produite pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque de nombreux Juifs avaient très peur et se cachaient dans des bunkers et des entrepôts de céréales à cause de la terreur de la guerre.

Dans l’un des bunkers se cachaient un père et son fils de quatre ans. Le garçon de quatre ans était né quelques mois seulement avant la guerre. Dix mois seulement après sa naissance, sa mère a disparu et n’a probablement pas survécu. Son père a décidé de s’enfuir avec son fils unique pour se cacher dans un bunker bien caché dans l’un des champs à côté du village voisin. L’entrée du bunker était bien cachée par des buissons et des plantes, seule un peu de lumière pénétrait dans le bunker sombre. Le père et le fils se sont cachés dans le bunker pendant environ trois ans. Aux petites heures de la nuit quand le fils sombrait dans le sommeil, le père sortait seul pour trouver un peu de nourriture, d’eau et de quoi survivre lui et son fils.

Dans le bunker, le père apprenait à son fils à parler, à manger et aussi à jouer. Il a su lui improviser une multitude de formes à partir de la boue épaisse qui se trouvait dans le bunker. Il lui a même appris à dessiner et graver sur des morceaux de bois. Il s’est également assuré de lui apprendre les saisons, l’été, l’hiver, l’automne et le printemps. Mais combien peut-on apprendre à un petit enfant dans un bunker sombre.

Le père a su apprendre à son fils l’attente de la fin de la guerre, en espérant qu’alors, tous les deux pourraient quitter le bunker sombre pour un monde meilleur, plus lumineux et plus heureux. Cependant, le fils n’avait jamais vu ce monde et ne se souvenait bien sûr de rien de ce qu’il avait vu alors qu’il n’avait que quelques mois.

Après que ces trois années difficiles se soient enfin écoulées, lorsque le père n’en pouvait presque plus, il fut informé de la fin de la guerre. En entendant cela, il fut empli d’une immense joie. Dans sa grande excitation, il réveilla son fils aux premières lueurs du matin. Retrouvant la vigueur de sa jeunesse, il enleva les buissons qui cachaient l’entrée du bunker et une grande lumière pénétra dans le bunker.הרים ליד אגם

Mais à ce moment-là vint la grande surprise. Le père dit joyeusement à son petit enfant : “Boker Tov ! la guerre est finie”. Le garçon était heureux. Il sauta et commença à chanter de sa douce voix comme il en avait toujours l’habitude grâce à son père : “la guerre est finie, la guerre est finie”. Le père emballa ses quelques affaires qui se trouvaient dans le bunker, dans un petit sac. Il souleva son fils sur ses épaules et commença à grimper jusqu’à l’entrée du bunker.

Cependant, quand le garçon vit la fin du bunker, la lumière de l’extérieur, les gens, les véhicules et les champs, il protesta et cria d’une voix tonitruante : “je ne veux pas sortir ! Je ne veux pas sortir ! Je veux rentrer à la maison !

Peu importe à quel point le père avait convaincu le fils, cela ne servi à rien. Le père n’était pas en mesure d’expliquer à son fils que dehors c’était la vraie vie. Le bunker est temporaire, il fait sombre et humide, ce n’est pas sain et ce n’est pas sympa. Il n’y a même pas de conditions minimales. Et même quand le père dû utiliser la force pour attraper son fils et l’emmener à l’extérieur, tout en fermant l’entrée du bunker tout en lui faisant comprendre qu’il n’avait plus de maison. Le petit garçon se mit à pleurer en pensant que sa maison était détruite. Pour lui cela signifiait qu’il n’avait plus de maison.

Pourquoi le père n’a-t-il pas pu expliquer à son enfant que le bunker n’est pas la vraie maison. Dans le bunker il n’y a pas de vie heureuse et joyeuse. Dans le bunker il n’y a pas toutes les possibilités qu’offre le grand monde. Pourquoi ? Parce que l’enfant n’a jamais connu un autre monde. L’enfant n’a jamais vu un autre monde. Malgré toutes les histoires du père sur un monde beau et attrayant dans lequel toutes les possibilités existent, où l’on peut parler fort, rire et chanter et pas seulement chuchoter doucement. Un monde où l’on peut se promener librement et pas seulement dans les quatre coudées du bunker. Un monde où le soleil se lève le matin et se couche le soir. Malgré toutes les histoires et toutes les descriptions, le fils ne l’a jamais vu de ses propres yeux. Pour lui, l’espace naturel et dans le bunker.

Vous voulez savoir pourquoi nous n’attendons pas assez pour la Guéoula ? Le Machia’h ? La construction du Temple ? Parce que nous sommes nés dans un bunker. Nous ne connaissons pas le monde réel tel qu’il sera après la Guéoula. Nous ne connaissons pas l’état naturel tel qu’il devrait être. Nous sommes nés dans une situation où nous sommes dans un bunker. Non seulement dans un bunker spirituel, mais aussi dans un bunker vis-à-vis du monde matériel. Nous sommes nés dans une situation où le peuple d’Israël est forcé de chercher à se défendre contre la peur. Il doit sans cesse se protéger. Nous sommes nés dans une situation où nous devons faire attention de ne pas trop se faire remarquer. Nous sommes nés dans un monde où l’on ne réalise pas ce que cela veut dire “le peuple élu”. Un peuple que le monde entier cherche à lui ressembler. On ne sait même pas qu’on est un peuple qui est au sommet du monde. Nous n’avons pas connu un monde où l’honneur de Hachem est dévoilé. Nous sommes nés dans un bunker…

C’est la raison pour laquelle nous ne sommes pas dans cette grande attente que nous devons avoir. Parce que nous ne savons pas ce qu’il faut attendre. Nous n’avons jamais vu ce qu’est la délivrance complète. Ce qu’est la vie après le Machia’h. Nous n’avons pas vu le monde comme il doit l’être, quand toutes les nations nous couronneront en tant que nation élue et voudront nous servir et apprendre de nous. Ce n’est pas que nous ne savons pas, mais plutôt que nous ne ressentons pas. L’enfant savait aussi que le monde extérieur était le monde le plus beau. Mais il sentait que l’espace où il est en sécurité, l’espace familier et bien-aimé pour lui, était le bunker.

 

 

La vraie attente du Machia’h est de l’attendre afin d’atteindre de plus hauts niveaux de spiritualités

 

Maïmonide clôture son livre “Hayad Ha’hazaka” avec les lignes suivantes :

Les prophètes et les sages n’ont désiré l’époque du Machia’h, non pas pour qu’ils dominent sur le monde entier, non plus pour gouverner sur toutes les nations et pas non plus pour que les nations les honorent. Pas non plus pour qu’ils puissent manger et boire et être joyeux. Mais afin qu’ils soient libres pour étudier la Torah et sa sagesse, et n’aient rien qui les empêchent et les contrarient. Et cela afin qu’ils accèdent à la vie du monde à venir, comme nous l’avons expliqué dans les Lois de la Techouva.

Et en ces temps, il n’y aura ni famine, ni guerre, ni jalousie et compétition, car il y aura une grande abondance, et toutes les bontés de ce monde seront accessible comme le sable de la terre. Et le monde entier ne sera concerné que par la volonté de connaître D. Et alors, on sera tous de grands sages, et tous connaîtront les choses cachées dans leur profondeur. Et nous atteindrons la connaissance du Créateur autant que l’homme en est capable, comme il est dit “Car la terre est pleine de connaissance de l’Éternel, comme les eaux qui couvrent la mer” (Esaïe 11 :9).

Ceux qui ont atteint de grands niveaux spirituels comme le Rambam savent que toute l’énorme abondance physique qu’il y aura après la Guéoula, du temps du Machia’h. Bien qu’étant une abondance sublime, comme Rambam l’a écrit qu’en ces jours il n’y aura ni faim ni guerre et pas de jalousie ni de compétition, le bien sera en abondance et les délices du monde comme le sable de la terre. Ce n’est rien comparé à l’abondance spirituelle qu’il faut attendre et espérer. L’abondance spirituelle sera dans le fait que le monde entier sera préoccupé à connaître D. Et il y aura de grands sages qui connaîtront les choses obscures et profondes et atteindront l’esprit de leur créateur, parce que la terre sera pleine de la connaissance de D. comme les eaux recouvrent la mer.פרחים ורודים

De cette façon, j’ai pensé expliquer les paroles du roi Chelomo dans le Cantique des Cantiques, qui dit au chapitre 5, versets 7-8 : “Les gardes qui font des rondes dans la ville me rencontrent, ils me frappent, me maltraitent ; les gardiens des remparts m’enlèvent ma mantille.

Je vous en conjure, ô filles de Jérusalem : Si vous rencontrez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour !”

C’est-à-dire, que même si ma condition est que les gardes autour de la ville m’ont frappé et maltraité. Ils ont enlevé ma mantille. Ce n’est pas pour cela que j’attends la Guéoula. Mais parce que je suis malade d’amour envers Hachem. Parce que j’aspire à voir Hachem qui m’est si chère et je veux avoir le privilège d’être près de lui, d’avoir le privilège d’accéder à de hauts niveaux spirituels en me rapprochant de D. qu’il soit béni.

Nous n’attendons pas le Machia’h à cause des coups physiques que nous avons endossés. Pas non plus pour les grandes faveurs attendues. Mais pour atteindre des niveaux spirituels élevés qui seront révélées avec la venue du Machia’h.

 

 

Sur tes murs Jérusalem j’ai placé des gardes jour et nuit 

 

Qui sont ces gardes que D. a placés sur les murailles de Jérusalem ? Ce sont les gardes qui attendent et souhaitent la construction du Temple. Si nous intégrons en nous cette attente intense pour la construction du Temple, nous serons tous les gardes que D. place sur les murailles de Jérusalem.

Parce que le terme de “gardes”, veut dire ceux qui attendent et aspirent, comme le dit la Torah, lorsque Yaacov a entendu les rêves que son fils Yossef a racontés à ses frères : ” son père garda en lui cette chose”, Rachi explique que “garda” veut dire qu’il attendait quand cela se réaliserait.

Comme le roi David l’a également dit dans les Psaumes : “Mon âme attend le Seigneur plus ardemment que les guetteurs le matin, oui, que les guetteurs n’attendent le matin”. Le “Métsoudot” explique, que le terme “guetteurs” utilisé dans le verset signifie un espoir et une attente. Et l’intention du roi David est de dire que mon âme attend D. et l’aspire, tout comme les gardiens veillent la nuit et s’endorment presque, et luttent en attendant le matin. Ils espèrent fortement que le matin vienne déjà. De la même manière, si nous attendons la construction du Temple, si nous désirons sa construction et inspirons à ce que la Che’hinah réside parmi nous, nous aurons le privilège d’être les veilleurs qui sont placés par Hachem pour garder ses murailles.

Et que gagnerons-nous si Hachem nous confie la garde de ses murailles ? C’est qu’alors, nous serons les premiers à voir le Temple.  Et ce n’est pas seulement une question de timing. Ce n’est pas seulement une question d’être les premiers. Mais l’idée est que nous serons les premiers à profiter de la construction du Temple.  Les premiers à recevoir l’abondance issue de la construction du Temple et la résidence de la Cheh’inah.

Lorsqu’une personne sait que quelqu’un l’attend intensément et n’abandonne pas, lorsqu’elle arrivera, la première personne vers laquelle elle se tournera est celle qui l’attendait tellement. Elle ne se tournera pas vers celui qui l’a oublié et l’a abandonné. Imaginons un homme riche qui a dû être emprisonné pendant quelques années en prison. Ses bons amis l’ont déjà oublié au fil du temps. Mais un ami est resté fidèle et ne l’a pas oublié toutes ces années. Il l’a appelé et envoyé des cadeaux et des fournitures… Il a pris la peine de le renforcer, de l’attendre, de lui parler. Évidemment, lorsque l’homme riche sortira de prison, il sera fidèle envers cette personne, il lui rendra en retours ce qu’il peut et le remerciera.פרחים ורודים

D’autant plus que D. qui examine les cœurs de chacun et sait qui l’a attendu, sait pour qui la séparation de la Che’hinah a vraiment fait mal, qui a ressenti le chagrin de la Che’hinah, l’exil de la Che’hinah, qui a vraiment souffert la séparation entre D. et son peuple, qui a vraiment prié pour la reconstruction de la ville de Jérusalem, qui a vraiment attendu et espéré.

En plus de cela, le ‘Hafetz ‘Haim a dit que dans la spiritualité tout va selon la pensée que nous avons, tout comme c’était le cas en ce qui concerne la manne donnée au peuple d’Israël dans le désert, où le goût dépendait en fonction de la pensée. Il en est de même en ce qui concerne le Machia’h. Celui qui l’a attendu tout le temps et a pensé à lui tout le temps, recevra son abondance de manière forte autant que l’était sa pensée et tel qu’il l’a imaginée et attendue. Car dans la spiritualité tout va en fonction de la pensée.

 

 

Pour conclure :

 

Béni soit celui qui est dans l’attente constante,

 

En faisant un simple calcul mathématique, nous remarquerons que cette Mitsva, qui découle de la Mitsva de croire en Hachem, la première Mitsva des Dix Commandements, est limité dans le temps. Après tout, nous savons que ce monde est limité à six mille ans. Par un simple calcul nous remarquerons, que nous sommes à la fin du huitième siècle du dernier millénaire. Donc de toute façon les jours d’exil sont peu nombreux, la période de l’attente de la Guéoula s’épuisera bientôt et disparaîtra. Bientôt nous serons déjà plongés dans la délivrance. Et alors, Il sera trop tard pour commencer à attendre. Alors nous serons déjà au stade où nous recevrons l’abondance en fonction de notre attente de la Guéoula. Il est maintenant temps d’attendre, d’espérer, de prier et de souhaiter, et grâce à cela, nous aurons la véritable abondance physique et spirituelle qui viendra bientôt dans la Guéoula qui approche.

En plus de cela, grâce à la véritable attente de la délivrance finale, grâce à l’espoir et au désir d’une Guéoula complète, nous pourrons rapprocher la venue du Machia’h et mettre fin à l’exil de la Che’hinah, pour voir bientôt la gloire de D. béni soit-Il, se révélait à tous, dans la construction de sa résidence bientôt de nos jours, Amen.

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