Pourquoi les Harédim ne s’enrôlent pas à l’armée ?

Bonjour,

Votre question est importante, surtout en ces jours où nous traversons une guerre ‘Harvot barzel’ (épées de fer), la question se pose encore plus.

Il y a deux raisons pour lesquelles de nombreux ultra-orthodoxes ne rejoignent pas l’armée.

La première raison concerne les membres du secteur ultra-orthodoxe qui n’étudient pas la Torah du matin au soir, et pour qui la Torah n’est pas leur occupation principale.

En effet, ces hommes qui ne s’engagent pas dans l’étude de la Torah devraient participer au fardeau du public, mais ils ne peuvent pas s’enrôler dans l’armée, car celle-ci ne dispose pas d’un cadre adapté à la mentalité ultra-orthodoxe, en termes de Tsniout, cacherout, mentalité et valeurs, etc.

En réalité, comme vous l’avez écrit dans la question, la situation peut être améliorée et un cadre militaire spécial adapté au secteur ultra-orthodoxe s’améliore d’année en année. Ces dernières années, il y a un bataillon appelé « Netzah Yehouda » [et il existe d’autres cadres similaires] qui tentent d’adapter l’atmosphère et le cadre environnant à la mentalité ultra-orthodoxe.

De nombreux rabbanim recommandent aux jeunes hommes qui ne sont pas investis dans l’étude de la Torah, et dont le niveau spirituel correspond à celui de ces régiments (qui n’est pas particulièrement élevé), d’aller servir dans ces régiments.

Cependant, les jeunes hommes des saintes Yechivot, dont la Torah est leur préoccupation principale et qui s’assoient et étudient la Torah avec assiduité du matin au soir, jour après jour, n’ont bien sûr pas besoin de s’enrôler dans l’armée, car ils sont enrôlés dans l’armée de D. et, à travers leur étude de la Torah et leurs prières, ils protègent le peuple d’Israël.

Sans aucun doute, porter le fardeau que portent ces jeunes hommes des Yechivot est tout aussi lourd, voire plus, que de s’enrôler dans l’armée. La preuve en est que personne ne serait prêt à échanger avec eux et à s’investir dans l’étude de la Torah du matin au soir, d’essayer de s’abstenir de toute offense et d’observer les mitsvot toute la journée – évidemment, c’est plus difficile.

Nous respectons, quoique douloureusement, la réticence des laïcs à supporter le fardeau de la protection de la génération à travers l’étude de la Torah et la prière. Selon eux, cela ne correspond pas à leurs valeurs et à leurs points de vue, et bien sûr nous n’imposons pas notre avis sur eux. C’est ainsi qu’un peuple de qualité et uni se comporte, respectant la voie de l’autre, et chacun prend soin de protéger le peuple et de porter le fardeau à sa manière.

En conclusion, j’ajouterai que depuis toujours, même pendant les guerres du roi David, tout le monde savait que pour gagner une guerre, il fallait à la fois un régiment qui partait au combat et un régiment qui siégeait dans les synagogues, étudiait la Torah et faisait des prières à Hachem, car l’un ne peut se faire sans l’autre.

C’est pourquoi, juste après Sim’hat Torah, lorsque la nouvelle du terrible massacre perpétré par les maudits terroristes du Hamas et de la guerre qui en a résulté a été connue, la semaine de vacances habituelle dans les yeshivot après Souccot a été annulée. Tous les jeunes hommes des yeshivot ont été appelés à retourner au Beit Midrash pour intensifier leur étude et leur prière pour le Klal Israël.

Peut-être que grâce à l’étude de la Torah et des prières, grâce au dévouement des soldats qui partent au combat, et grâce à l’unité du peuple d’Israël, nous pourrons vaincre tous nos ennemis, les exterminer de la surface de la terre, et les soldats rentreront chez eux sains et saufs, couronnés d’une couronne de victoire.

Avec bénédictions et prières pour la paix du Klal Israël.

Rav David Ohayon

Références