La prière sur le Caveau des Patriarches, son importance et divers détails à ce sujet

 

(Extrait du livre Chochani Tsion – encore sous forme manuscrite. Bien que le livre soit encore en cours d’édition, nous avons jugé bon de publier cet article au profit du public)

 

L’enseignement de nos Sages dans le traité Sota est bien connu à propos de Calev fils de Yéfouné qui est venu prier sur les tombes de nos ancêtres dans la grotte des Patriarches, et c’est la principale source que nous avons sur le sujet de la prière sur les tombes des Tsadikim (les justes). Dans les textes de nos sages, ainsi que chez les Richonim, les A’haronim et dans tous les livres de Kabbale on retrouve beaucoup d’enseignements liés à la prière sur le tombeau des patriarches. Dans ce présent texte, on ne s’attardera seulement sur la valeur du Caveau des Patriarches en tant qu’endroit particulièrement lié à la prière et à la réception des prières, ainsi que divers détails (dans la Hala’ha et la coutume) concernant la prière en ce lieu.

מערת המכפלה בלילה

 

Qui est enterré dans la Caveau des Patriarches, et quels Tsadik est lié à cet endroit

 

Les patriarches et les tunnels amenant aux tombes d’autres Tsadikim

 

Dans le Caveau des Patriarches [1] sont enterrés Adam et ‘Hava, Avraham, Yits’hak et Yaacov, Sarah, Rivka et Léa.

En cet endroit, il y a un tunnel ouvert dans les profondeurs de la terre, qui relie la grotte au lieu de sépulture de Moché notre Maître, à celui d’Aaron le Cohen, à celui de Miriam la prophétesse. [2]. Certains détiennent une tradition disant qu’il y a aussi un tunnel reliant le Caveau des Patriarches à la sépulture de Ichay le père du roi David, ainsi que celle de Ruth la Moabite [3]. Certains disent que peu avant la fin des temps des miracles, un autre tunnel reliera le Caveau des Patriarches au Tombeau de Ra’hel [4] (Que D. amène ce temps de nos jours). Certains disent, qu’il y a un tunnel qui mène de ‘Hévron à la “piscine supérieure” qui se trouve près du tombeau du roi David, et de là il y a un tunnel qui mène au tombeau de Ra’hel [5]. Il existe une opinion (qui est seule à suivre cette approche) selon laquelle après l’enterrement de Ra’hel à Bethléem, les anges ont transféré son corps pur au Caveau des Patriarches [6], mais dans les textes de nos Sages, cela ne ressort pas qu’il en fut ainsi [7].

 

Notre Maître Moché et d’autres grandes figures du peuple juif

 

Selon certaines sources, après que notre Maître Moché ait été enterré sur le mont Névo, il a été transporté par des anges (ou il s’est déplacé par des tunnels) au Caveau des Patriarches, avec sa femme Tsipora [8]. Bien que cette approche contredit à priori des versets et des enseignements explicites de notre tradition, il y a lieu de résoudre ces contradictions apparentes de plusieurs manières [10].

Certains disent que même Yehouda le fils de Yaacov a également été enterré dans le Caveau des Patriarches [11].

Il y a aussi des avis qui disent que le reste des tribus (les fils de Yaacov notre ancêtre) ont également été enterrés dans la Caveau des Patriarches à l’exception de Yossef [12].

 

Tombes de Tsadikim (justes) près du caveau des patriarches

 

Près de la grotte est enterré Avnér ben Nér [13] et la tête du roi Ich Bochèt [14]. D’après certaines sources le Ramban aussi est enterré à proximité de la grotte [15].

קבר אבנר בן נר
Les rabbanim des institutions Birkat Avraham prient pour les donateurs sur la tombe d’Avnér Ben Nér près du Caveau des Patriarches

Dans la Caveau des Patriarches, il y a aussi en quelque sorte l’âme du roi David (pour compléter le quatrième pied du char), car comme mentionné Adam (qui était l’âme de David) y est enterré [16]. Même de son vivant, David avait un lien spirituel avec les ancêtres à travers le Caveau des Patriarches, Et c’est à partir de là qu’il aspirait son pouvoir royal [17].

 

La porte du Gan Eden, et autres vertus liées au Caveau des Patriarches

 

Il y a une autre raison de prier sur la tombe de nos ancêtres, parce qu’elle est près de l’entrée du Gan Eden [18], et c’est en cet endroit que l’âme de Adam se détacha de son corps [19]. La Che’hina (présence divine) y résidait même avant qu’y soient enterrés les patriarches [20]. Dans le saint Zohar, il est enseigné que notre père Yits’hak, avait l’habitude de prier régulièrement dans la Mé’arat Hama’hpéla, après avoir remarqué que sortaient de cet endroit de grandes et saintes âmes [21]. (Evidement qu’encore plus après leur mort, la présence divine réside en cet endroit. Si déjà de leur vivant résidait sur nos ancêtres la Che’hina, raison de plus après leur mort).

De même, dans la Caveau des Patriarches, se trouve une sainteté liée à l’autel (Mizbéa’h) du Mont Moriah [23]. Et d’après l’avis de Rav Achtori le Par’hi, la structure se trouvant au-dessus de Mé’arat Hama’hpélah (dans sa partie inférieure), a été construite à partir des pierres du Temple [24]. Ce qui est sûr c’est qu’il existe un lien spirituel étroit entre le Caveau des Patriarches et le lieu du Temple [25].

Certains avis pensent que le Tombeau des Patriarches est le lieu par lequel passent toutes les prières du peuple d’Israël [26].

 

La prière au Caveau des Patriarches

 

“Au fil de toutes les générations, le peuple juif venait prier sur les tombes de nos ancêtres dans le Caveau des Patriarches, et notre père Avraham montait au ciel et annulait tous les mauvais décrets” [27]. L’âme de notre père Yaacov (plus que toutes les autres âmes) se trouve en cet endroit à tout moment avec les outils spirituels nécessaires pour influencer par sa prière sur le peuple d’Israël [28]. Ceci nous ait transmis par allusion dans l’enseignement de nos sages disant que : “Yaacov notre père n’est pas mort.” [29]

Les grands kabbalistes des générations contemporaines, considéraient la prière au Caveau des Patriarches comme très importante, même quand cela impliquait d’investir du temps, des efforts et de grandes dépenses d’argent [30]. Ils y voyaient l’importance d’y péleriner même si cela demander de prendre des risques [31]. Le Rav Eliahou Salman Mani Zatsal encourageait les juifs des villes de l’est de monter à Hébron au moins une fois par an pour prier sur le Caveau des Patriarches [32]. De même, le Rav Yossef ‘Hayim Zonnenfeld Zatsal se rendait à pied (sans moyen de transport et sans cheval) de Jérusalem à ‘Hébron, par respect pour les ancêtres, chaque année au mois d’Eloul [33].

Certains ont écrit (d’après le sens simple) que le principal bénéfice de prier sur les tombes des justes se trouve sur le Caveau des Patriarches [34].

D’autres disent que la Mé’arat Hama’hpélah est le meilleur lieu pour prier pour avoir une descendance [35].

Si lorsqu’on se trouve sur le Caveau des Patriarches on évoque le serment de D. que le peuple d’Israël héritera de la terre, les pères se lèvent et prient D. qu’il accomplisse sa promesse [36].

Les ancêtres eux-mêmes (après leur mort) prient chaque jour la ‘Amida (les dix-huit Bra’hot) dans la Mé’arat Hama’hpélah, chacun la prière qu’il a mis en place [37].

Au sujet de savoir s’il est permis d’entrer et de prier à l’intérieur de la mosquée construite par les musulmans au-dessus de l’ancienne structure du Caveau des Patriarches (qui est en fait l’étage supérieur où nous prions aujourd’hui, car nous ne sommes plus autorisés à entrer dans le étages inférieurs), nous l’expliquons longuement dans un autre texte, et nous avons apporté que cela est permis d’après la conclusion Hala’hique. De plus, ainsi est la coutume pratiquée par tout le monde.

 

L’emplacement exact des sépultures des Patriarches dans le complexe du bâtiment au-dessus du Caveau des Patriarches

 

Les ” monuments funéraires” que les musulmans ont construit au dernier étage de l’édifice ne sont pas dirigées réellement en parallèle avec le lieu de sépulture de nos ancêtres, comme le prouvent les enseignements de nos Sages dans le Talmud [38] et le Zohar [39]. Dans ces sources il est clair que les ancêtres ne sont pas enterrés de la manière spécifiée par les musulmans. On voit aussi dans des carnets de voyage très anciens, que ces ” monuments funéraires” ne sont qu’à titre d’illustration, et que les ancêtres sont en réalité tous enterrés à proximité les uns des autres dans l’une des zones sous le bâtiment. Cependant, nous ne savons pas dans quelle zone ils sont enterrés (la conséquence serait dans quelle zone il serait le mieux de prier).

אברכים מתפללים באולם יצחק שבמערת המכפלה
Les rabbanim des institutions Birkat Avraham prient pour les donateurs dans la salle de Yits’hak au Caveau des Patriarches

Certains cherchent à prier le plus près possible de l’entrée de la grotte, qui se trouve dans la salle de Yits’hak (les jours où la salle de Yits’hak est ouverte, ils préfèrent prier particulièrement en cet endroit [40], et les jours où elle est fermée, ils prient près du côté ouest de la salle de Avraham).

Selon les fouilles archéologiques effectuées sur le site, il apparaît que la grotte se trouve en plein centre du bâtiment, c’est-à-dire en dessous du monument que les musulmans ont construits au nom de Avraham notre père (bien qu’en réalité, il n’y ait aucune preuve réelle à cela). S’il en est ainsi, le meilleur endroit pour prier serait dans la “Ezrat Nachim” à l’intérieur de la salle d’Abraham. Certaines personnes qui souhaitent s’assurer de prier au bon endroit, vont prier un peu dans chaque salle du Caveau des Patriarches [41].

Dans les cercles hassidiques l’habitude est de prier sur la “septième marche” (à l’extérieur du bâtiment), à ​​côté de la salle de Yits’hak, à côté du “trou” situé à cet endroit dans le mur. Selon la tradition, ce “trou” conduit directement jusqu’au tombeau des ancêtres [42]. Cette coutume a des preuves sur quoi se baser [43]. Et il semble ressortir ainsi des termes que l’on retrouve dans le Zohar, où il est dit que notre père Yits’hak a choisi de prier dans le champ qui était “près” du Caveau des Patriarches, et non “à l’intérieur” de la grotte et pas non plus “au-dessus” de la grotte [44].

L’habitude est de prier sur la “septième marche”, même la ‘Amida bien que ce soit un endroit découvert. [45]

 

Le bâtiment au-dessus du Caveau des Patriarches, et ses environs

 

Nos pouvons parfois apercevoir certaines personnes qui embrassent les murs du bâtiment de la Caverne des Patriarches, tout comme ils le font au Mur des Lamentations. Mais il faut savoir qu’il n’est pas approprié de le faire à l’étage supérieur (qui a été construit par les musulmans), puisque ces murs font partie d’une mosquée. Et même si on permet d’y prier, mais on ne va pas pour autant se permettre jusqu’à embrasser ses murs. Cependant, il est possible d’embrasser les murs extérieurs des étages inférieurs, comme le mur à côté de la “septième marche”, car la structure inférieure est ancienne et a été construite par des Juifs [46]. D’ailleurs cette structure a déjà été mentionné dans les écrits de Yossef ben Matityahou [47] qui était à l’époque du second Temple. Certains disent que c’est le roi David qui a construit cet édifice. D’autres disent que c’est le roi Chelomon qui l’a construit [48]. D’autres encore disent qu’Avraham notre père a construit une partie du bâtiment [49], ou qu’il a été construit par Yossef Hatsadik [50], ou par la reine Esther [51], ou par un ange [52]. Et sans faire aucune comparaison entre les sources saintes et les profanes, selon l’hypothèse des chercheurs, ces murs ont été construits pendant la période du Second Temple à l’époque d’Hérode [53].

Selon le Zohar, tout l’espace autour de la Mé’arat Ham’hpélah, jusqu’à 3 parsaot (mesure de distance), a une importance particulière, du fait de l’importance de Yaacov notre père, qui y est enterré [54].

Quelques détails pour les fidèles qui viennent prier sur le Caveau des Patriarches

Certains ont la coutume le jour où ils viennent prier sur le Caveau des Patriarches, de prier aussi au tombeau de Ra’hel, afin de ne pas manquer à l’entité des Matriarches [55].

C’est une coutume remarquable que de lire le passage de la ‘Aqedat Yits’hak [56] sur le Caveau des Patriarches, afin d’évoquer le mérite de nos ancêtres. Après cela on ajoutera le texte où l’on demande la Guéoula (rédemption) qui est imprimé dans le Siddour après le passage de la ‘Aqedat Yits’hak. On implore Hachem qu’il envoie la Guéoula par le mérite de la ‘Aqedat Yits’hak [57]. Puis on dira avec concentration : “Et quiconque récite le passage de la ‘Aqedat Yits’hak avec concentration, tous ses péchés seront pardonnés” [58].

C’est aussi très recommandé lorsqu’on se trouve dans la Caveau des Patriarches, de lire la dernière partie de “Pata’h Eliyahou, qui commence par les mots ” קם רבי שמעון פתח ואמר לך ה’ הגדולה וכו’ (Kam Rabbi Chim’on pata’h véamar …).”[ 59] On veillera alors à dire correctement et avec une grande concentration les mots suivants : ” אתערו משנתכון, הקיצו ורננו שוכני עפר וכו’, רעיא מהימנא אנת ואבהן הקיצו ורננו לאתערותא דשכינתא דאיהי ישנה בגלותא וכו’ (It’arou machkanete’hon, hakitsou véranénou … Ra’ya méhémna ante véavhan …)”. L’histoire rapportée par la Guemara est connue [60] où Rabbi Yehouda le Prophète avec Elyahou le Prophète, disent que s’ils réveillent les trois patriarches pour qu’ils prient ensemble, la Guéoula viendrait immédiatement.

 

Références

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