La Segoula de la 9ᵉᵐᵉ heure le 9 Kislev

La Segoula de la neuvième heure – la source de la Segoula et sa signification

Quelle est la source de la Segoula de la neuvième heure ?

Dans le livre très ancien ‘Brit menou’ha’ écrit par Rabbénou Avraham ben rabbi Itshak Hasefardi Zatsal, il écrit comme suit : “C’est à la neuvième que le peuple juif a été répondu sur la mer et la neuvième heure est une heure de joie et de bénédiction qui est l’heure de la prière de Min’ha. A cette heure-là le prophète Elie a été répondu. Rappelle-toi bien du message que je te transmets : La neuvième année du cycle du Yovel, est une année spéciale. Le neuvième mois est le meilleur des mois et un mois de grâce. Le neuvième jour du mois est le meilleur jour du mois. Et la neuvième heure de chaque jour est la meilleure heure de la journée… Ces paroles sont rapportées par le Rabbi de Komarna dans son livre ‘Or Enayim’, ainsi que dans le livre ‘Mif’alot Elokim’ au nom du ‘Chouchan Sodot’ écrit par un élève de l’école de Ramban.

C’est-à-dire, que tout ce qui est de l’ordre du chiffre neuf est spécial et de haut niveau. C’est pour cela que la neuvième année est une année spécialement privilégiée (aujourd’hui, on ne sait pas quelle est la neuvième année, car avec l’exil, on a perdu le calcul du Yovel – jubilé. Certains disent que l’année 5774 était une neuvième année). De même, le neuvième mois de chaque année est d’une valeur supérieure aux autres (ci-dessous, nous expliquerons quel est le neuvième mois). Le neuvième jour du mois aussi, est un moment spécial dans chaque mois. De même pour la neuvième heure de chaque jour. Il est vrai que chaque moment que nous venons d’évoquer (l’année, le mois, le jour et l’heure) a une importance en soi, mais quand ils s’associent tous (la neuvième heure, le neuvième jour, le neuvième mois) il y a une importance supplémentaire.

Est-ce que la Segoula de la neuvième heure est valable même si on ne se trouve pas la neuvième année du Yovel ?

Bien qu’aujourd’hui, nous ne connaissons pas quelle est la neuvième année du jubilé, néanmoins, à la suite de ce que nous avons rapporté du livre ‘Brit Menou’ha’ que chaque chose qui est de l’ordre du neuf est particulier, on peut déduire que la neuvième heure du neuvième jour du neuvième mois est aussi très importante. Comme cela est rapporté d’ailleurs dans le livre ‘Hessed Léavraham’ de Slonim qui écrit : “la neuvième heure du neuvième jour du neuvième mois est un moment propice à la réussite, car ce moment correspond au neuvième ‘Galgal’ qui est de l’ordre du tuyau de l’abondance”.

Cette question a été demandé au Rav Wosner Zatsal qui a répondu dans ce sens ; “Bien que nous ne connaissions pas les secrets de la Torah, il ressort du livre ‘Brit Menou’ha’ que tout ce qui est lié au chiffre neuf est particulier et d’un niveau élevé. Et donc, c’est valable pour la 9ᵉ heure, pour le 9ᵉ jour et le 9ᵉ mois et ainsi de suite. Bien sûr que si plusieurs 9ᵉ se rejoignent raison de plus pour que ce soit encore plus un moment propice à la miséricorde. Donc, même cette année est un moment favorable pour recevoir une abondance du ciel et un moment de grâce”.

Est-ce que la neuvième heure est aussi un moment salutaire pour que les prières soient acceptées ?

Dans le livre ‘Brit Menou’ha’ (qui est la source de cette Segoula), il n’est pas mentionné que cette heure est spécialement favorable à l’acceptation des prières. Il est seulement dit que c’est un moment ‘choisi’. (Il dit aussi par rapport au 9ᵉ mois que c’est un moment de grâce). Dans la suite, il écrit que celui qui est né à la 9ᵉ heure du 9ᵉ jour du 9ᵉ mois de la 9ᵉ année et qui commence à grandir, est comme un bourgeonnement de tout cela et montera à la royauté. Dans le livre Hessed Léavraham de Slonim, il ajoute que ce moment-là est propice à la réussite, mais il n’évoque pas ce moment comme étant particulier par rapport à l’acceptation des prières.

Et pour cette raison, certains ont eu tendance à remettre en question les vertus de la Segoula de la neuvième heure, qui en tant que telle n’a aucun rapport avec l’acceptation des prières. Mais cela est une erreur, puisque les mots du ‘Brit Menou’ha’ mentionnés ci-dessus ont été dits comme une continuation directe de ce qu’il écrit, que la neuvième heure (de chaque jour) est une heure de paix, de bénédiction et de joie, et qu’à cette heure, le peuple d’Israël a été répondu lors de la traversée de la mer rouge et le prophète Élie  a été répondu sur le mont Carmel, et cela signifie que la puissance du chiffre neuf concerne également la question de l’acceptation des prières, donc sûrement l’association de tous ces moments (le mois et le jour et l’heure) a une force spéciale au sujet de l’acceptation des prières comme lors de la traversée de la mer Rouge et au mont Carmel. De plus, puisque finalement il est mentionné dans le livre de ‘Brit Menou’ha’, que ce mois et ce jour et cette heure sont “choisis”, et concernant le mois il a également mentionné que c’est un “moment de grâce”, cela nous amène à penser que la question de l’acceptation des prières est aussi liée avec ce moment. Et cela en particulier du fait que dans le livre Hessed Léavraham mentionné ci-dessus, qui a argumenté ses paroles, en disant que le temps mentionné ci-dessus a le pouvoir de la 9ᵉ Sefira qui est la Sefira du Yessod, qui est la “tuyau de l’abondance”, il paraît logique de dire que l’heure à laquelle il y a un lien étroit avec le tuyau de l’abondance, est aussi un moment salutaire pour demander l’abondance, dans tout domaine.

Quel mois est considéré comme le 9ᵉ mois ?

A priori le 9ᵉ mois, est le mois de Kislev, si on suit le compte des mois d’après la Torah qui considère le mois de Nissan comme le premier mois. Et de manière générale, lorsque l’on nomme les mois par une numérotation, (le 1ᵉ mois, le 2ᵉ…), on compte à partir du mois de Nissan. Et ainsi l’explique le Rav Wosner Zatsal. Cependant, si ce n’est son approche, on aurait pu dire que par rapport à cette Segoula, le compte des mois commence au mois de Tichri. Cette Segoula, rapportée dans le livre ‘Brit Menou’ha’ est évoquée à la suite de ce qu’il dit sur le Yovel et le Yovel est compté en fonction du mois de Tichri. Si on compte les mois à partir de Tichri, le 9ᵉ mois est donc le mois de Sivan. Des paroles du ‘Brit Menou’ha’ on peut trouver des termes qui vont comme cette approche, puisqu’il écrit que celui qui est né la 9ᵉ heure du … montera à la royauté et au mois de Sivan est né le roi David.  Effectivement, le Rav Genout qui a rédigé un calendrier a retenu que le 9ᵉ mois est Sivan et non le mois de Kislev.

Ce sujet est comme une discussion informelle entre les caisses de Tsedaka. La “Koupat Hair” proclame comme de manière sûre que le 9ᵉ mois est le mois de Kislev. Tandis que le “Vaad Harabanim” dans les premières années avait une approche plus “stricte” et prenait en compte les deux possibilités. Ce qui veut dire qu’aussi le mois de Kislev et aussi le mois de Sivan seraient à prendre en compte. Cependant, après s’être rendu compte que les gens n’étaient pas convaincus que le mois de Sivan serait le 9ᵉ mois, ils ont gardé eux aussi que le mois de Kislev. Il se peut qu’aussi pour ce genre de chose, s’applique ce que nous disent nos sages, que le peuple juif, si ce ne sont pas des prophètes, ceux sont des descendants de prophètes et donc il faut voir ce que le peuple fait.

Quelle heure est considérée comme la 9ᵉ heure ?

Le calcul de la 9ᵉ heure et la notion des 9 minutes :

Il y a plusieurs approches comment calculer la 9ᵉ heure de la journée qui dépendent des différents avis au sujet des calculs des heures de la journée. “Koupat Hair” publie chaque année que dans la 9ᵉ heure, il y a 9 minutes qui rentrent d’après pratiquement tous les avis dans la 9ᵉ heure ? C’est-à-dire que toute la 9ᵉ heure est inclus dans la Segoula, mais comme il y a plusieurs avis quelle est la 9ᵉ heure, il se trouve qu’il y aurait 9 minutes qui rentrent dans l’heure de tous les avis. D’après cela, ces 9 minutes seraient spécialement propices à la prière.

Cependant, dans notre pauvreté de sagesse, nous n’avons pas réussi à comprendre comment sont-ils arrivés à la conclusion qu’il y a 9 minutes qui coïncident avec tous les avis. Car si on calcule les avis principaux, qui sont le Magen Avraham et le Gaon de Vilna, la neuvième heure ne tombe pas dans les 9 minutes qu’ils ont publiées ou peut être seulement proche de la fin des 9 minutes. On va détailler ici le calcul :

Cette année, l’année 5783, “Koupat Hair” a publié que les 9 minutes commencent à 13h42 et finissent à 13h51 (ceci est surement en fonction de la ville de Bné Brak).

Comme nous le savons bien, il y a deux avis principaux: comment calculer les heures de la journée. D’après le Magen Avraham, on calcule depuis ‘Alot Hacha’har jusqu’à la sortie des étoiles. D’après le Gaon de Vilna, on calcule depuis le Nets Hahama jusqu’à la Chekia’ (c’est d’ailleurs l’avis principal que nous devons suivre d’après Rav Ovadia Yossef Zatsal).

Maintenant faisons le calcul :

Selon le calendrier ‘Or Haim’ (qui suit les décisions Halakhiques de Rav Ovadia Yossef Zatsal), pour l’année 5783 :

Alot Hachahar: 5h14

Nets Hahama: 6h21

Chekia’: 16h40

Sortie des étoiles: 16h53

Ce jour-là, d’après le Magen Avraham dure 11 heures et 39 minutes. C’est-à-dire, 699 minutes. Donc une heure Zmanit (c’est-à-dire que l’on divise la journée en 12), sera de 58.25 minutes. Et 9 heures Zmaniot feront 524.25 minutes, c’est-à-dire 13h58. La fin de la neuvième heure sera donc, à 14h56 (on ajoute une heure).

D’après le Gaon de Vilna, dans la même situation, la journée dure 10 heures et 19 minutes. C’est-à-dire, 619 minutes. Donc une heure Zmanit sera de 51.5833333 minutes. Et 9 heures Zmaniot feront 464.25 minutes depuis le Nets Ha’hama, c’est-à-dire 14h05. Et la fin de la neuvième heure sera à 14h57.

Est-ce que même la nuit la 9ᵉ a son importance ? Ou cela n’est valable que le jour ?

Le Rav Genout Chelita a écrit que la 9ᵉ est une heure de grâce autant la nuit que le jour. Cependant, “Koupat Hair” a publié que la 9ᵉ heure n’est significative que la journée, car la nuit n’est pas divisée en heures mais en gardes.

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Références