Don d’ovocyte d’une femme non-juive – Le bébé est-il juif ?

Bonjour,

Votre question est très pertinente. C’est une grande discussion parmi les décisionnaires concernant le statut d’un enfant né d’une mère ayant reçu un don d’ovule. Est-il considéré comme l’enfant de la mère porteuse ou de la femme qui a donné l’ovule ? Certains décisionnaires affirment que la mère est la propriétaire de l’ovule, tandis que la mère porteuse n’est qu’un incubateur. D’autres soutiennent que la mère porteuse, en donnant la vie au fœtus à tous les stades de développement, est la mère, tandis que la mère contributrice d’ovule n’est qu’une aide à la création de l’enfant, sans être considérée comme une mère.

Cette discussion aura des conséquences importantes, notamment dans le cas où la mère qui a donné l’ovule n’est pas juive. Selon certains décisionnaires, l’enfant ne serait pas considéré comme juif et devrait être converti. Pour d’autres, l’enfant serait considéré comme juif et serait considéré comme l’enfant de la mère porteuse, qui elle est juive.

Toutefois, bien que certains décisionnaires importants, et mon avis personnel également, attribuent le statut de l’enfant à la mère porteuse et non à la mère donneuse d’ovule, il est primordial de prendre en considération l’intérêt de l’enfant. Tant que cela reste sujet à controverse, cela pose problème pour l’avenir de l’enfant et il n’est pas juste de laisser son statut personnel en question.

Par conséquent, la meilleure solution est de ne laisser aucun doute et de procéder à une « conversion la’houmra » du bébé après sa naissance (conversion pour s’assurer de la judaïté de l’enfant). Pour cela, il faudra la présence de trois rabbins lors de la Brit Mila (circoncision), qui devront être conscients que la circoncision est réalisée dans le doute que le bébé soit un Ger (converti). La circoncision sera ainsi réalisée dans le doute d’être celle d’un Juif ou celle d’un converti. De plus, une fois que le bébé sera guéri de la circoncision, il devra être immergé dans un Mikvé (bain rituel) en présence de trois rabbins.

En agissant ainsi, le bébé sera considéré comme un juif casher selon tous les avis, et vous saurez que vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour garantir le statut personnel futur du bébé, qui ne sera plus remis en question.

Cordialement,

Rav David Ohayon

Références